Une pierre deux coups : recycler les déchets ménagers pour la lombriculture

La lombriculture n’est pas seulement réservée aux agriculteurs professionnels. Elle peut s’exercer dans les ménages, ruraux ou urbains. Il suffit de maîtriser la technique et d’avoir l’espace et les matériels nécessaires. L’avantage de la lombriculture, c’est qu’elle permet en même temps de recycler les déchets ménagers. Cela exige un minimum d'écogeste quotidien : le tri des ordures ménagères. Pour cela, il suffit de mettre deux bacs différents pour les déchets biodégradables et les non dégradables. Cela contribue au respect de l’environnement, nous donne une satisfaction personnelle de rendre utile nos déchets et permet d'avoir un engrais biologique pour nos plantes. A noter que certains déchets ne conviennent pas à la lombriculture, comme la téphrosie, une légumineuse qui tuent les vers. Alors, lancez-vous ! Faites vous-même votre lombricompostage !

Pour cela Tata offre des appuis/formations pour bien démarrer votre lombriculture. La coopérative fournit également des lombrics.

Certification biologique à Madagascar

A Madagascar, il n’existe pas encore de normes ni de règlementation  sur l’agriculture biologique. Les productions biologiques malgaches sont encore essentiellement destinées à l’exportation et doivent se conformer aux exigences des pays destinataires. Aujourd’hui, les producteurs certifiés bio compte une centaine. Ils sont parfois regroupés dans des syndicats ou groupements pour faciliter leur certification, comme  le Syndicat Malgache de l’Agriculture Biologique SYMABIO,  créé en mars 2011.

Quid de la Certification collective?

Le regroupement est une stratégie qui facilite l’obtention et la mise en œuvre de la certification biologique.  Il s’agit de groupe de producteurs (OP, Associations, Coopérative,…) Le groupe définit un Système de Contrôle Interne pour le suivi des normes biologiques, y compris l’inspection périodique (au moins une fois par an) de chaque producteur. Il existe également un contrat entre le groupe et le  groupe et le Programme de certification externe.

Pour plus de détails sur les conditions, les règlementations, les étapes à suivre, les documents à fournir, veuillez consulter http://www.bimtt.mg/DocWeb/manuel_agribio.pdf

Vous pouvez également consulter les règlementations au niveau international ici :

•  Règlementations européennes :

•  Règlementations américaines:

• Règlementations japonaises : http://www.maff.go.jp/e/jas/jas/

Lutte biologique contre les ravageurs

A Madagascar, l’utilisation de « potion fait maison » pour lutter contre les ravageurs (insectes, champignons, parasites, …) a toujours était une pratique courante et transmise d’une génération à l’autre, bien avant l’arrivée des pesticides. Le BIMTT (Birao Ifandraisan'ny Mpampiofana ny tontolon'ny tantsaha  ou Réseau des institutions de formation dans le monde rural, Madagascar) - auquel est affilié TATA – a initié un recensement de ces bonnes pratiques, avec l’appui de ses partenaires. Ci-après le lien du document présentant ces pratiques, disponible en malgache et en français.

http://www.bimtt.mg/DocWeb/TorolalanaFiarovanaBiolojika.pdf

les difficultés rencontrées après utilisation démésurée d'engrais chimique

Une bonne partie de la population de la commune rurale d'Ambohijanaka est habituée à l'utilisation abusive

d'engrais chimique. La priorité des cultivateurs est de produire beaucoup et vite, sans se soucier des répercussions des produits sur leur terrain.
Un projet a été initié dans la localité portant sur la culture de haricots verts bio destinés à l"exportation. Les partenaires financiers, avec l'appui des CSA, ont doté les paysans de semences et d'équipements nécessaires à l'exploitation. Malheureusement, le projet a échoué dans la localité. Les terrains ont perdu leur fertilité et le rendement était faible. Les plants étaient vulnérables aux maladies et aux parasites. On a dû traiter trois fois les parcelles pendant une saison. Les investisseurs se sont retirés, en attendant la refertilisation du sol.

Pratiquer le lombricompostage

• Quels vers élever ?

Il y a plusieurs types de vers: le type «épigé» ou ver digesteur et le type «endogé» ver laboureur.  Pour le lombricompostage, ce sont les types « épigés » qui sont utilisés : Mena bota (eisenia foetida), Mena lava (c’est une variété locale, vers long de couleur rouge, il est à la fois laboureur et digesteur), Mena matory (vers endormi/ allongé)

•  Et leur alimentation ?

Débris végétaux, excréments d’animaux, urines d’animaux, eau, liquide de consoude ou sesbania, peau de fruits excepté celle du citron, reste de brèdes non utilisés.

• Comment la préparer ?

Mettre en morceau les ordures ménagères et les matières végétales. Les mélanger avec les excréments d’animaux (de préférence les excréments de ruminants). L’aliment doit être préparé 10 jours à l’avance.

Mettre en arcade (atao an-dohalambo): hauteur : 50cm-60cm, longueur : indéfinie.

Mettre des couvertures mortes, puis arroser.

Les fermenter avec des purins de consoude ou d’ortie ou d’autres plantes légumineuses sauf le téphrosia. Si l’aliment est bien préparé, il y a une apparition de micro-organismes de couleur blanchâtre.

•   Comment fabriquer leur habitat ?
  

Il y a différentes manières d’installer l’élevage des vers: en étage, au sol encadré par des planches, au sol encadré par des bois ronds, au sol encadré par des briques doublées, sous sol

Remplir le lit par des aliments préparés

Mettre des couvertures mortes

Arroser pour maintenir l’humidité

Protéger contre les prédateurs

 Il exige quelques conditions pour vivre: - Température de 20°C à 26°C mais il meurt dans une température plus de 30°C ; - Taux d’acidité : 5 ≤ pH≤ 9;

•   Bon à savoir

1kg d’aliment donne 600g-700g d’engrais

Un ver peut consommer la moitié de son poids en une journée. En condition favorable, il peut ingérer une quantité d’aliment égale à son poids.

La digestion des matières dépend de la population des vers.

La décomposition est déterminée par la diminution de la hauteur des aliments

Il devient maigre quand les aliments sont tous consommés.

l'agriculture biologique, une issue à considérer pour l'agriculture familiale

A Madagascar, 80% de la population vivent de l’agriculture, dont l’agriculture familiale est la forme la plus courante. Pourtant, les pratiques adoptées ne garantissent pas souvent la "durabilité" et vont parfois même à l’encontre de la santé publique: utilisation abusive et non normative de produits chimiques (engrais chimiques, pesticides, …), élevage intensif utilisant des promoteurs de croissance, transfert d’embryon, utilisation d’antibiotique souvent non contrôlée, monoculture, la culture sur brulis, … Il n’est pas rare de voir des agriculteurs asperger leur champs de pesticide ou d’engrais chimiques, la veille de la récolte, ce qui est contre les réglementations des produits utilisés. Par manque de conscience ou de connaissance ? Dans tous les cas, cela conduit à une contamination des produits sur le marché. 

L’adoption de l’agriculture biologique est une alternative accessible et durable pour l’agriculture familiale. Elle contribue à l’équilibre de l’écosystème, à la fertilité du sol et donc à l’amélioration durable de la production en terme qualitative et quantitative, à une meilleure utilisation des ressources locales, meilleures gestion des terrains, …

Comment amener les agriculteurs  familiaux à adopter l’agriculture biologique ? Le principal défi demeure la conscientisation de la population à voir loin dans le contexte d’extrême pauvreté. La coopérative TATA, et bien d’autres organisations travaillent sans relâche pour conscientiser la population à adopter l’agriculture biologique. Unissons nos efforts pour une agriculture saine et durable !